Apprenons d’abord à nos lecteurs d’où Molière a tiré le fond de son sujet ; il paraît imité d’un fabliau intitulé Le Médecin de Brai ; mais je le crois plutôt pris dans un conte, Le Vilain Mire, titre que l’on donnait, en vieux langage, aux médecins de campagne. […] Les caractères. — L’amant latin est un grivois à qui Alcmène est sans cesse obligée de répéter, finissez donc : le galant français a des manières plus circonspectes ; Alcmène le trouve même trop doucereux, puisqu’elle lui dit : Amphitryon, en vérité, Vous vous moquez de tenir ce langage, Et j’aurais peur qu’on ne vous crût pas sage, Si de quelqu’un vous étiez écouté. […] Il n’a pour cela qu’à dire naturellement : à sa femme, Je vis de bonne soupe, et non de beau langage ; à son frère, J’aime fort le repos, la paix et la douceur, Et vous ne savez pas comme le bruit me pèse ; à Bélise, C’est à vous que je parle, ma sœur ; encore à son frère, …………………… C’est souffrir trop longtemps, Et je m’en vais être homme, à la barbe des gens ; au notaire, Allons, monsieur, suivez l’ordre que j’ai prescrit, Et faites le contrat, ainsi que je l’ai dit.