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14. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

À mesure que l’on s’éloignait de Paris et de Saint-Germain, on était de plus en plus frappé de la rusticité des mœurs, du ton et du langage. […] Le malheur est qu’on avait affaire à des parents, à des amis, à des voisins grossiers, qui, n’entendant rien aux grands airs et au beau langage, s’en moquaient, au lieu de les admirer. […] Chez les femmes de la haute société, le désir de se singulariser, de se distinguer autrement encore que par l’éclat du rang et de la richesse, avait engendré cette manie d’un langage subtil, affecté et presque énigmatique, dont les secrets, renfermés entre les adeptes, étaient inconnus au profane vulgaire. […] Les personnages de la première sont devenus, avec un peu plus d’élévation dans l’état et dans le langage, les personnages de la seconde ; et ceux-ci agissent exactement comme ceux-là. […] Un auteur du dernier siècle, dont le caractère avait autant d’élévation véritable et la conduite de noblesse réelle, qu’il y avait quelquefois de fausse grandeur dans ses idées et de pompe affectée dans son langage, Thomas, a fait le procès à Molière, au sujet des Femmes savantes.

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