Ajoutez que, pour assurer le succès, l’auteur étale les travers les plus saillants de l’humanité, ceux qui occupent le plus de place dans le monde et dans la personne de chacun ; en sorte que le type mis sur le théâtre, paraissant toujours tenir quelque chose de nous-mêmes ou de notre société25, ne peut nous laisser froids, ni par conséquent maîtres de notre jugement. […] Enfin, son grand sens, sa délicate sensibilité, son observation pénétrante, toutes ses éminentes facultés pouvaient-elles s’appliquer à la peinture d’un caractère, à l’intrigue d’une passion, à la composition d’une scène de mœurs, sans y laisser jamais percer l’expression d’une opinion intime ou d’une émotion personnelle ? […] Il voulait simplement plaire par son tableau de mœurs, et laisser ensuite chacun libre d’en tirer la conclusion qu’il pouvait. […] « Il ne dit point ma haire et ma discipline, au contraire : il passeroit pour ce qu’il est, pour un hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot ; il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie, sans qu’il le dise, qu’il porte une haire et qu’il se donne la discipline… S’il se trouve bien d’un homme opulent à qui il a su s’imposer, dont il est le parasite, et dont il peut tirer de grands secours, il ne cajole point sa femme, il ne lui fait du moins ni avance ni déclaration : il s’enfuira, il lui laissera son manteau, s’il n’est aussi sûr d’elle que de lui-même.