Ce qui montre toute la hauteur et toute la justesse des vues de Molière dans l’opposition qu’il s’est plu à faire de ces deux caractères de femme, c’est l’impression que laissent les scènes si scabreuses du premier et du quatrième acte, où la pédante Armande affecte ces délicatesses quintessenciées à l’endroit du mariage. […] Je sens qu’il y tient trop pour le laisser à part ; De ces détachements je ne connais point l’art. […] Et pouvais-je, après tout, avoir la conscience De le laisser mourir faute d’une assistance, Moi qui compatis tant aux gens qu’on fait souffrir, Et ne puis, sans pleurer, voir un poulet mourir ? […] Je l’ai vu jouer il y a déjà bien longtemps par l’aimable Mlle Dupuis, à côté de Mlle Mars qui jouait Célimène ; eh bien, le souvenir que m’a laissé la première est resté aussi vif et plus charmant peut-être que celui de la grande actrice elle-même.