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90. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

« Il y a dans le même acte une scène entre deux femmes que l’on trouve d’autant plus belle que leurs caractères sont tout à fait opposés, et se font ainsi paraître l’une l’autre ; l’une est la jeune veuve, aussi coquette que médisante ; et l’autre, une femme qui veut passer pour prude, et qui dans l’âme n’est pas moins du monde que la coquette ; elle donne à cette dernière des avis charitables sur sa conduite ; la coquette les reçoit fort bien en apparence, et lui dit à son tour, pour la payer de cette obligation, qu’elle veut l’avertir de ce que l’on dit d’elle, et lui fait un tableau de la vie des feintes prudes, dont les couleurs sont aussi fortes que celles que la prude avait employées pour lui représenter la vie des coquettes ; et ce qui doit faire trouver cette scène fort agréable est que celle qui a parlé la première se fâche, quand l’autre la paie en même monnaie. […] Ces dernières scènes, plus fines et plus piquantes que les premières, se ressemblent encore moins entre elles par le tour ; Molière arrive au même but, mais par diverses routes, plus ingénieuses et plus comiques l’une que l’autre. […] Melpomène qui préside à la tragédie : l’on fait paraître Pyrame et Thysbé, qui ont servi à l’une de nos plus anciennes pièces de théâtre1. […] Cette salle était percée par deux grandes arcades, dont l’une était vis-à-vis du théâtre, et l’autre du côté qui va vers la grande allée. […] Il a pris beaucoup de choses de Plaute ; mais il leur donne un autre tour : et s’il n’y avait qu’à comparer ces deux pièces l’une avec l’autre pour décider la dispute qui s’est élevée depuis quelque temps sur la supériorité ou l’infériorité des anciens (M. 

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