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185. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Il est bon de réduire, une fois pour toutes, ces accusations exagérées aux termes d’une critique juste et bienveillante. […] L’établissement de cette nouvelle troupe de comédiens n’eut point de succès, parce qu’ils ne voulurent pas suivre les avis de Molière, qui avait le discernement et les vues beaucoup plus justes que des gens qui n’avaient pas été cultivés avec autant de soins que lui. […] Ce bienfait assura Molière dans son travail ; il crut après cela qu’il pouvait penser favorablement de ses ouvrages, et il forma le dessein de travailler sur de plus grands caractères, et de suivre le goût de Térence un peu plus qu’il n’avait fait : il se livra avec plus de fermeté aux courtisans et aux savants, qui le recherchaient avec empressement : on croyait trouver un homme aussi égayé, aussi juste dans la conversation qu’il l’était dans ses pièces, et l’on avait la satisfaction de trouver dans son commerce encore plus de solidité que dans ses ouvrages ; et ce qu’il y avait de plus agréable pour ses amis, c’est qu’il était d’une droiture de cœur inviolable, et d’une justesse d’esprit peu commune. […] Elles offrent, selon nous, l’appréciation la plus juste, le jugement le mieux motivé qui ait jamais été porté sur le génie de Molière.

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