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135. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Il savait bien que la pure vertu n’est pas de ce monde, le poète qui, dans la préface du Tartuffe, écrivit : « Je ne sais s’il n’est pas mieux de travailler à rectifier et à adoucir les passions des hommes que de vouloir les retrancher entièrement. » Molière souffrait de cette nécessité d’accommoder avec la médiocrité humaine cette pensée pure qui se trouve chez les meilleurs d’entre nous et les emporte vers le juste, le beau, le vrai. […] Si tous les cœurs étaient francs, justes et dociles, La plupart des vertus nous seraient inutiles… Il faut savoir nous résigner, et vivre, et vivre le mieux possible, non pas pour nous-mêmes, mais pour autrui, car un homme n’a sa raison d’exister que par les autres hommes.

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