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85. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Sa comédie des Deux Gendres, qui lui ouvrit les portes de l’Institut, fut jugée alors, par les vieux amateurs de théâtre, digne d’être comprise parmi les plus belles du répertoire ; et nous pensons que la postérité n’infirmera pas leur jugement. […] Scribe n’en jugea pas ainsi, et ; pour se conformer au goût du jour, il compliqua son intrigue de l’amour romanesque d’un jeune plébéien pour la fille d’un ministre; amour que celle-ci partage, et dont le ministre est d’autant plus irrité que le mariage de sa fille avec le neveu d’un puissant personnage est à la veille de se conclure. […] Jugé par un conseil de guerre, il est déclaré coupable et condamné à mort. […] En effet, un homme d’un tel caractère, aussi passionné, aussi fanatique, aussi extrême en tout, ne me semble pas plus apte à bien juger de l’honnêteté d’une femme que cet autre fanatique d’Orgon ne me semble l’être à bien juger de la religion d’un dévot. […] La preuve que Tartuffe est loin de le juger tel, c’est que, dans la scène où Damis le surprend déclarant son amour à Elmire et se hâte d’en instruire son père, Tartuffe ne cherche point à se justifier.

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