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252. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Sganarelle est joué en 1660, l’École des Maris et l’École des Femmes en 1662, et tout porte à croire que les esprits religieux protestèrent26, — non sans raison, — ici contre les théories, au moins légères, de l’auteur sur la « tolérance des maris, » là contre ses irrévérencieuses allusions à la Guide des pécheurs, ou contre la parodie qu’il avait osée des « préceptes du mariage» de saint Grégoire de Nazianze27. […] Don Juan cessa d’être joué dès 1665 après un petit nombre de représentations et jusqu’en 1669, on le sait, Tartufe resta interdit. […] Je rappellerai ici, seulement pour mémoire, que, de l’aveu de Voyer d’Argenson, « la dernière persécution qui,» en 1665, « donna le coup de la mort à la Compagnie, fut excitée par un curé de Paris qui crut s’acquérir un grand mérite auprès du premier ministre, de l’avertir de quelque assemblée secrète qui se faisait sur sa paroisse. » Le rôle joué par le Jansénisme dans la destruction de la Compagnie du Saint-Sacrement fut probablement plus important encore que l’hostilité du clergé constitué, à une date où Port-Royal, soutenu par la faveur publique, allait imposer au pouvoir royal, et au Pape lui-même, la « paix de l Église. » Ce rôle, l’affaire de L’Ermitage suffirait à nous le révéler.

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