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184. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Et de cela seul on peut conclure que si le rôle d’Alceste était joué comme il la conçu, c’est moins un intérêt véritable qu’il devrait inspirer qu’un sentiment de compassion pour ce que l’on pourrait appeler son infirmité morale. […] C’est ce que faisait Fleury dans le Misanthrope ; il indiquait très intelligemment ce rôle difficile, plutôt qu’il ne le jouait bien. […] Ils ont donné à leur physionomie, à leur maintien une expression d’hypocrisie tellement prononcée, que ce personnage, joué de la sorte, ne peut plus être dangereux pour personne. […] À qui donc, en effet, la pensée serait-elle venue qu’une femme comme Elmire eût pu jamais descendre à jouer une pareille comédie ? […] En général, on ne se trompe pas d’une manière tout à fait grossière sur l’ensemble d’un rôle, et jamais, par exemple, il ne viendra à l’idée d’aucun comédien, pas même des moins intelligents, de jouer Tartuffe avec les airs dégagés d’un petit-maître.

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