» Un Savant qui entendroit mon étranger, auroit pitié de son ignorance, & lui expliqueroit en beaux termes ce que c’est que la joie, & quels sont les différents effets qu’elle peut produire : il lui démontreroit, après plusieurs doctes distinctions, qu’elle s’exprime également par les ris & par les larmes ; mais que les ris étant devenus roturiers, une joie larmoyante a, sans contredit, un air bien plus distingué. Alors mon homme, aidé du simple sens commun, pourroit lui répondre, je pense : « Puisque la satisfaction du cœur a deux façons de s’exprimer, gardez votre joie pleureuse pour les pieces que je viens voir avec l’intention d’y pleurer ; mais lorsque, sur la foi de votre affiche, je vous donne de l’argent pour rire, régalez-moi, je vous prie, d’un plaisir qui soit gai, & qui ne ressemble pas si fort au chagrin ». […] Je suis bien votre serviteur, Monsieur mon pere, & j’ai bien de la joie... […] Serez-vous content si je vous plonge dans la joie ? […] Là, j’ai entendu la plus belle aventure du monde ; j’ai pensé éclater de joie.