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Le Tagblatt, enfin, pense que « Molière aurait eu une vraie joie s’il avait pu être présent à la résurrection joyeuse de sa “Tartuffe de l’érudition philosophique” Mlle Armande. » On ne peut donc trop remercier la troupe ducale de Meiningen de nous avoir rendu il y a quelques années Le Malade imaginaire, et hier Les Femmes savantes. […] Le succès de L’Avare, indécis à l’apparition de la pièce, l’avait rempli de joie. […] Et je n’eus pas assez de force sur moi-même pour retenir cette indignation que j’avais de l’affront que je recevais de Gélasire tout ensemble et de ma parente37… « Je ne sais ce que je ne dis point pour ma cause, et contre la Comédie, mais comme je me trouvais seule dans la douleur, au milieu d’une foule qui était toute en joie, et ravie du succès de la Comédie, j’eus recours à la ruse, et ayant gardé le silence avec assez de mortification, je m’en allai trouver deux ou trois personnes de ma connaissance particulière, avec qui j’étais très souvent et très familièrement. […] Il y eut un mouvement de joie générale ; la recette se releva ; mais, deux jours après, l’état de la reine recommençait à inspirer des craintes. […] Charles Robinet, constatant, dans sa Lettre en vers à Madame du 23 août 1665, le succès qu’avait obtenu sa précédente épître, s’exprime ainsi : « D’autant plus qu’on panégyrise « Cette missive que l’on prise, « Qu’on en trouve le style net, « Noble et digne du cabinet ; « Qu’on dit que suivant les matières, « J’ai conservé les caractères « Et que c’est un chef-d’œuvre enfin, « Oui, sans en faire ici le fin, « Je sens que mon cœur est la proie « Plus de la peur que de la joie… » Dans les deux passages, le cabinet est bien le meuble où l’on serre les papiers que l’on veut conserver.

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