Dans sa jeunesse, le brillant chevalier de Grammont trouvait plaisant de voler au jeu, et même d’appeler au secours d’une adresse coupable une violence plus coupable encore en appuyant une partie de quinze d’un détachement d’infanterie ; et, vers la fin de sa longue carrière, il s’indigna des scrupules bourgeois de Fontenelle, qui, censeur du livre d’Hamilton, voulait en effacer le récit de ces charmants larcins et de ces aimables guet-apens, comme pouvant porter quelque atteinte à l’honneur d’un gentilhomme. […] La magnifique salle des machines, qui avait coûté des sommes considérables, et où le célèbre Vigarani avait déployé toutes les ressources de son génie pour la mécanique, ne servit qu’aux représentations de Psyché, et fut abandonnée jusqu’en 1716, époque où l’on en fit usage pour les ballets dont on amusait la jeunesse de Louis XV. […] Corneille seul se montra digne de lui-même : ce n’est pas assez dire, il fit preuve d’une délicatesse, d’une suavité, d’une mollesse de style que la jeunesse de son talent n’avait pas possédées au même degré, et dont il semblait, d’ailleurs, que le déclin de ses années eût dû le priver entièrement.