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3. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

L’auteur connaissait par expérience la passion du jeu et la vie qu’elle fait mener ; aussi sa pièce est-elle un tableau d’après nature, peint avec force, quoique sans exagération. […] De petites passions sont mises en jeu par de petits ressorts, soumises à de petites épreuves, et l’on avance à petits pas vers le dénouement. […] Diderot a fait encore un grand tort à l’éloquence dramatique, par la coutume qu’il a introduite de noter tout au long le jeu muet. […] Comme les spectateurs les ont en quelque sorte gravées dans leur mémoire, toute leur attention se porte sur le jeu des acteurs, et ils sont prompts à relever la plus légère négligence. […] Il a peint la dissimulation des courtisans à l’égard des autres et à l’égard d’eux-mêmes ; en un mot, il a découvert avec une grande finesse tout le jeu secret des intrigues de cour.

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