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148. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Je comprends que ses défenseurs ne manqueront pas de dire qu’il a traité avec honneur la vraie probité, qu’il n’a attaqué qu’une vertu chagrine et qu’une hypocrisie détestable ; mais sans entrer dans cette longue discussion, je soutiens que Platon et les autres législateurs de l’antiquité païenne n’auraient jamais admis, dans leur république, un tel jeu sur la scène. […] Mascarille déjà était un enfant de Molière en personne, et bien étonné était Molière de se voir applaudi, doublement, pour son jeu et pour ses vers. […] J’aime le jeu, les assemblées, les visites, les cadeaux et les promenades ; en un mot, toutes les choses de plaisir. […] La puissance royale, qui était la première et presque la seule, s’est effacée devant quelques rhéteurs éloquents et convaincus ; la parole a remplacé l’épée ; cet avocat que Fabre introduit en sa comédie, bientôt il va prendre sa place dans l’histoire ; car, ne l’oubliez pas, cette comédie est jouée, pour la première fois en 1790, et nous n’étions pas loin des avocats du Jeu de Paume. […] Si vous voulez revoir mademoiselle Mars, vous qui l’avez vue, allez voir jouer, par une autre comédienne, Les Fausses Confidences, ou bien Le Jeu de l’amour et du hasard.

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