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105. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

L’un, défenseur zélé des bigots mis en jeu, Pour prix de ses bons mots le condamnoit au feu ; L’autre, fougueux marquis, lui déclarant la guerre, Vouloit venger la Cour immolée au parterre-, Mais, si-tôt que d’un trait de ses fatales mains La Parque l’eut rayé du nombre des humains, On reconnut le prix de sa muse éclipsée. […] Elle a pour intrigue des aparences d’infidélité qui font un jeu de théâtre fort agréable, et dont le sujet est pris d’un canevas italien joué à l’impromptu, lequel a pour titre : Il Ritratto, ou Arlichino cornuto per opinione. […] Seduite par le jeu des acteurs, frapée d’une nouvelle espèce de tragi-comique, elle fit grâce à un mélange monstrueux de religion et d’impiété, de morale et de bouffonneries, etc. » A l’égard, M. de ce que vous me demandez des comédiens du temps de Moliere, je pourrai bien vous donner quelques instructions là-dessus ; mais ne vous attendez pas à plus d’ordre que j’en ai gardé jusqu’à présent, et contentez-vous, s’il vous plait, du petit ramassis sur quelques acteurs et actrices du temps de Moliere. […] C’étoit un petit homme qui jouoit les seconds rôles comiques, et les jouoit très-bien ; il avoit la voix claire, légère, et beaucoup de finesse dans son jeu.

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