Selon lui, les moqueries même que, sur son théâtre, il se plaisait à jeter sur les maris n’étaient qu’une sorte de cruel plaisir qu’il éprouvait à déchirer ses plaies en face de tous, qu’une amère dérision de ses propres souffrances. C’est aller bien loin, ce me semble ; mais, sans admettre que notre cher auteur ait eu le funeste courage de jeter en pâture à la malignité publique les incidents les plus douloureux de sa vie intime, je croirai volontiers, avec notre spirituel compatriote, que Molière, comme la plupart des grands écrivains, a bien souvent écrit sous la dictée de son cœur malade, et que l’état de son âme a dû se refléter plus d’une fois dans ses œuvres, d’une manière plus, ou moins directe, et sans qu’il en eût peut-être conscience.