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17. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

Si vous croyez encor m’avoir sous votre loi, Donnez-moi des rivaux qui soient dignes de moi Mais non ; pour vous prouver que mon cœur froid, paisible, De sentiments jaloux ne vit plus susceptible, Après avoir exclu Dorat et Marivaux, Quittez ce fier dédain pour vos amants nouveaux ; J’ose vous en prier : plusieurs, quoi qu’on en dise, Sont dignes de Thalie ; à tort on les déprise. […] Il n’y a pas longtemps que Georges Dandin a été sifflé, L’Avare, l’École des Maris, l’École des femmes, etc., sont joués dans le désert ; le Légataire, les Étourdis, les Héritiers, dédaignés des gens du bon ton ; mais la Coquette corrigée, le Jaloux sans amour, la Feinte par amour, les Jeux de l’Amour, etc., voilà ce qui doit plaire éternellement ! […] Rarement sommes-nous justes envers nos contemporains : Par un jaloux orgueil toujours les rabaissant, Nous croyons nous hausser en les rapetissant.

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