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94. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Les modernes l’ont aperçu, pour la première fois, dans Le Dolopathos, ou Roman du Roi et des Sept Sages, ouvrage bizarre, originairement composé en indien, cent ans avant Jésus-Christ, et successivement traduit en arabe, en hébreu, en syriaque, en grec, en latin, en roman, en français, en allemand et en italien. […] Molière, qui avait déjà employé la même idée dans sa farce de La Jalousie du Barbouillé, l’avait prise sans doute dans le conteur italien ; mais il aurait pu la prendre également dans un de nos vieux rimeurs français, Pierre d’Ansol, qui, avant Boccace même, en composa un fabliau ayant pour titre, La Femme qui, ayant tort, parut avoir raison. […] Lulli, qui avait composé la musique des divertissements, et même, dit-on, fait les paroles italiennes de la fin du premier acte, chanta le rôle d’un des deux médecins grotesques. Il est inscrit au livre du ballet sous le nom de il signor Chiacchierone, qui signifie en italien, grand babillard, grand hâbleur, grand diseur de balivernes, et qui convenait parfaitement à celui qui se l’était donné par une impudente vanité de bouffon6. […] D’abord, Lulli, avec son baragouin italien, n’était pas en état de jouer le rôle de Pourceaugnac, et ce fut Molière qui le joua.

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