Despréaux que Molière, qui peint avec tant de force et de beauté les mœurs de son pays, tombe trop bas quand il imite le badinage de la comédie italienne. » Et Fénelon cite, pour finir, les deux vers de Boileau à propos du sac ridicule où Scapin s’enveloppe. […] À la critique, tout aussi bien qu’à la poésie, on peut appliquer cette indulgente définition d’un Italien : Beaucoup d’esprit, beaucoup de bile et beaucoup de feu : Tutto spirito, tutto bile, tutto fuoco ! […] Ajoutez toutes les complications et toutes les joies d’une intrigue italienne, la passion d’un amour vif et bien senti, cette gaieté surabondante d’un jeune poète, sûr de plaire, et qui pourtant avait tout à créer : la langue, les mœurs, l’esprit, l’art et les convenances de la comédie. […] Il est Espagnol, il est Italien, il est même Français, mais si peu, mais si peu ! […] Un vieil Italien de la Sicile, amoureux et jaloux, retient cachée dans sa maison une belle fille, Isidore, jeune esclave grecque, car Molière a inventé avant Byron, les belles esclaves, qui se souviennent de leurs antiques prérogatives.