Je crois donc qu’il ne faut confier les principaux fils d’un intrigue qu’à un seul intrigant. […] Je réponds encore que dans une piece plus longue la Branche auroit nécessairement écrasé Crispin, ou Crispin la Branche, & que le personnage sacrifié auroit gâté toute l’intrigue. […] Angélique, Léandre, Oronte, la Montagne, ont tous le même caractere d’intrigue : leurs ruses ont la même tournure ; & il n’y auroit aucune différence entre les maîtres & les valets, sans les termes burlesques & les fades équivoques que Thomas Corneille met dans la bouche de la Montagne. […] L’Auteur l’étoit bien moins, lorsqu’il fit parler ainsi son la Montagne, & sur-tout lorsqu’il imagina d’employer cinq à six intrigants de différents états, de différents sexes, pour filer une intrigue qui se dénoue très mal. […] Nous n’avons pas sur notre théâtre une seule piece qui mérite de nous servir d’exemple : j’en prendrai un chez les Italiens, encore ne peut-il qu’indiquer le genre d’intrigue dont je veux parler.