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113. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Parvenaient-elles à lier avec eux quelque intrigue amoureuse, elles s’en glorifiaient hautement, et, bravant toutes les bienséances, elles se montraient aux promenades, aux spectacles et dans tous les lieux publics en compagnie de leur conquête. […] Scribe n’en jugea pas ainsi, et ; pour se conformer au goût du jour, il compliqua son intrigue de l’amour romanesque d’un jeune plébéien pour la fille d’un ministre; amour que celle-ci partage, et dont le ministre est d’autant plus irrité que le mariage de sa fille avec le neveu d’un puissant personnage est à la veille de se conclure. […] Est-il besoin alors de se montrer bien scrupuleux sur le choix des moyens propres à lier ou dénouer une intrigue ? […] Molière, au lieu d’une intrigue compliquée, faisait choix en général, pour ses comédies, d’une fable fort simple. […] Plus, en effet, l’intrigue est forte et chargée d’incidents, plus elle tient de place dans l’ouvrage, plus il faut consacrer de temps à préparer et faire mouvoir ses divers ressorts, et moins il en reste, par conséquent, pour l’objet le plus essentiel, c’est-à-dire pour la peinture et le développement des caractères et des passions.

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