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17. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Filerin vient gourmander ses confrères, qui, au lieu de s’entendre aux dépens des malades, se querellent au détriment de leurs intérêts, et, par leurs dissensions imprudentes, découvrent au peuple la forfanterie de leur art ? […] Chef zélé d’une troupe de comédiens, il avait consenti, pour l’intérêt de son théâtre, à traiter le monstrueux sujet du Festin de Pierre. […] Un de ces tracassiers qui font métier d’exploiter les inimitiés d’autrui au profit de leur malignité, si ce n’est pour un intérêt plus vil encore, vint dire à Racine, le lendemain de la première représentation du Misanthrope, que la pièce était tombée, et que rien n’était plus froid. […] Si l’on éprouve pour lui de tels sentiments, c’est que Molière l’en a fait digne : ce grand poète ne prévoyait sûrement pas qu’on dût prendre un jour contre lui la défense d’Alceste, et s’armer, pour l’attaquer lui-même, de tout l’intérêt qu’il a voulu qu’inspirât ce personnage. […] Quant au ridicule, il n’est pas, il ne peut pas être, d’après ce que je viens de dire, produit par le contraste du caractère et de la situation, de la passion et de l’intérêt ; c’est un ridicule de mots, un ridicule exagéré et presque imaginaire, tel qu’il convient au genre de la farce proprement dite.

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