» Il explique, aussi bien que l’expliquerait Marivaux lui-même, comment dans la comédie l’honnêteté nuptiale n’est qu’un leurre, « car la passion ne saisit que son propre objet ; le mariage, loin d’empêcher tout autre amour, le provoque au contraire » ; et c’est justement à cet amour profane que se rattache l’intérêt des plus honnêtes comédies. […] Dans la pièce de Beaumarchais, je commençais à m’attacher au comte Almaviva, enveloppé dans un manteau et passant la nuit à la belle étoile ; mais aussitôt que je vois arriver ce boulet de canon qu’on appelle Figaro, ce bel esprit qui ne doute de rien, aussitôt, l’intérêt que m’inspirait cet inconnu livré à lui-même, s’efface et disparaît devant le grand seigneur servi avec tant de zèle, de dévouement et de fracas. […] Aussitôt, il s’émeut, il court, il s’agite, il commence à comprendre qu’il faut quelquefois prendre intérêt à la maison qu’on habite, quoiqu’elle ne nous appartienne pas. » Mais cette fois encore, le noble caractère d’Alceste ne se dément pas. […] De là tout l’intérêt que vous portez à cette noble misère. […] L’homme qui a laissé après lui tant des choses qui ne peuvent pas mourir : Marianne, l’un des plus aimables romans de notre langue, et des comédies telles que Les Fausses Confidences et Les Jeux de l’amour et du hasard, est à coup sûr un romancier et un auteur dramatique, digne de tout notre intérêt et de toute notre étude.