Je ne sache guère en effet comédie qui en ait inspiré davantage. […] Je puis, du reste, faire valoir, à ma décharge, qu’à mesure que le temps passait et que les hommes se renouvelaient — si les hommes se renouvellent, — à mesure du moins que changeaient les mœurs, la comédie de Molière apparaissait aux critiques sous des aspects nouveaux, dont plusieurs fort inattendus pour Molière, si le sort eût voulu, pour notre bonheur, qu’il eût la vie aussi dure que ses chefs-d’œuvre et qu’il pût lire les fantaisies que ceux-ci ont inspirées de notre temps. […] — Il poursuit ; il raconte son entreprise ; il veut une moitié qui dépende toute de lui ; celle qu’il a choisie lui inspira de l’amour dès quatre ans ; il l’a achetée de sa mère, une bonne paysanne, qui, dit-il, A s’ôter cette charge eut beaucoup de plaisir. […] Tout cela, n’est-ce pas, est assez odieux en somme ; mais Molière, qui ne veut pas, dans sa comédie, de personnages odieux, parce que le sentiment qu’ils inspirent est pénible et qu’il entend nous faire rire, Molière qui, même de l’effrayant Tartufe a su faire un personnage comique, Molière, donc, a dissimulé habilement tout cet odieux du rôle d’Arnolphe en en faisant avant tout un ridicule.