Mais un document plus authentique et plus frappant de l’aversion de madame de Maintenon pour le système suivi contre les protestants, et de la honte qu’elle inspira au roi des excès qui continuèrent après la révocation de l’édit de Nantes, c’est la tragédie à Esther qu’elle fit composer par Racine pour la maison de Saint-Cyr, et qui y fut représentée devant le roi. […] Les uns disent que je me veux mettre à sa place, et ne connaissent ni mon éloignement pour ces sortes de commerces, ni l’éloignement que je voudrais en inspirer au roi. […] » Il paraît que madame de Maintenon mit alors à profit les bonnes dispositions que a naissance du duc de Bourgogne avait inspirées au roi, et réalisa une des grandes espérances qu’elle avait fondées sur ce cœur bien fait, en obtenant de lui un retour de tendresse vers la reine, dont sa négligence faisait le malheur. […] Elle opposa ses scrupules, elle favorisa tous les hommes qui pouvaient les justifier dans l’esprit du roi et lui en inspirer à lui-même.