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98. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Cette division semble être indiquée par les changements notables survenus dans les mœurs à diverses époques depuis la mort de Molière, époques auxquelles ils ont imprimé un caractère particulier et une physionomie qui les rendent tout à fait distinctes. […] Sa pièce de Nanine, qui seule est restée au théâtre et qui participe moins de ce genre que du drame, mérite néanmoins de fixer l’attention, non parce que les beaux sentiments dont elle offre la peinture reproduisent les mœurs du temps (on vivait alors sous le règne de la Pompadour, c’est tout dire), mais parce qu’elle signale ce mouvement rapide imprimé par la philosophie moderne à la marche des idées, et les changements extraordinaires qu’elle avait opérés déjà dans certains esprits. […] » Lorsqu’une censure méticuleuse rendait dérisoire le peu de liberté accordé à la presse, pouvait-on ne pas rire aussi de Figaro journaliste à qui l’on avait dit « que, pourvu qu’il ne parle en ses écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des gens en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne enfin qui tienne à quelque chose, il pouvait tout imprimer librement  sous l’inspection de deux ou trois censeurs. » Enfin le personnage de Bridoison ne devait-il pas exciter de toutes parts des bravos railleurs, quand la vénalité des charges exposait encore à rencontrer pour juge de son procès, un sot de cette espèce ? […] Répand-on des bienfaits, dit l’honnête Dupré, Il faut qu’un journaliste Dans sa feuille aussitôt en imprime une liste.

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