On ne prétend rien diminuer du mérite & de la gloire de Moliere, en disant que le fond de la fable de sa Comédie de l’Avare est pris en partie de l’Aulularia de Plaute, & en partie de la Sporta del Gelli, qui a suivi le Poëte latin ; que le premier Acte est imité d’une Comédie Italienne à l’inpromptu, intitulée l’Amante Tradito, & jouée à Paris sous le nom de Lelio & d’Arlequin, valets dans la même maison : que la premiere Scene du second Acte est tirée du Dottor Bachettone, Canevas Italien ; que la Scene 5me. […] du même Acte se trouve dans le Case Svaliggiate, dont nous venons de parler ; & qu’enfin la seconde & la troisieme Scene du cinquieme Acte paroissent entiérement imitées de l’Amante Tradito, quoique l’idée de celle-ci soit dans Plaute. […] Bel exemple de modération d’un Auteur du siecle passé, qui sera peu imité par les Auteurs du siecle présent. […] Despréaux, qui lui corrigea ces deux vers de la premiere Scene des Femmes Savantes, que le Poëte Comique avoit faits ainsi : Quand sur une personne on prétend s’ajuster, C’est par les beaux côtés, qu’il la faut imiter.