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90. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

«  Rien n’est plus propre, disait-il, à guider un étranger, et un tel travail ne sera pas inutile à nos compatriotes 2. » Les incorrections réelles de Molière, c’est-à-dire les fautes qu’il a commises, pouvant les éviter, ne sont pas aussi nombreuses qu’on se l’imagine communément. […] Le premier qui, frappé des vices ou des ridicules d’autrui, imagina de les retracer, non par le simple récit, mais par l’action et le discours direct, fit la première des comédies. […] En enlevait-il la gloire à celui qui l’avait imaginée ? […] Dans une autre circonstance, voulant amuser la cour et employer les arts aimables qui égaient et animent ses pompes, il imagine de lier à une action dramatique les agréments de la danse et du chant : la comédie-ballet est inventée ; et c’est peut-être à ce genre abandonné que l’opéra comique doit sa naissance. […] Mais, d’un autre côté, si, pour croire à la réalité d’une action coupable, on veut apercevoir quelque intérêt à l’avoir commise, comment imaginer qu’on ait fabriqué un faux pour détruire des droits qui n’existaient pas, et pour en assurer d’autres qui ne pouvaient être attaqués ?

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