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94. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

J’ai lu par ordre de Monseigneur le Chancelier, La Vie de Moliere, et j’ai cru que le Public la verrait avec plaisir, par l’intérêt qu’il prend à la mémoire d’un Auteur si Illustre. […] On doit s’intéresser à la mémoire d’un homme qui s’est rendu si illustre dans son genre. […] Ce fut au Collège qu’il fit connaissance avec deux Hommes illustres de notre temps, Mr de Chapelle et Mr Bernier. […] …l à qui une source profonde d’érudition avait mérité un des emplois les plus précieux de la Cour, et qui est un Illustre Prélat aujourd’hui, daigna honorer la mémoire de Molière par les Vers suivants : Plaudebat, Moleri, tibi plenis Aula Theatris ;       Nunc eadem mœrens post tua fata gemit Si risum nobis movisses parciùs olim ;       Parciùs heu ! […] L’estime, les bienfaits dont le Roi l’a toujours honoré, les Personnes avec qui il avait lié amitié, le soin qu’il a pris d’attaquer le vice et de relever la vertu dans ses ouvrages, l’attention que l’on a eue de le mettre au nombre des hommes illustres, ne doivent plus laisser lieu de douter que je ne vienne de le peindre tel qu’il était ; et plus les temps s’éloigneront, plus l’on travaillera, plus aussi on reconnaîtra que j’ai atteint la vérité, et qu’il ne m’a manqué que de l’habileté pour la rendre Le lecteur qui va toujours au-delà de ce qu’un Auteur lui donne, sans réfléchir sur son dessein, aurait peut-être voulu que j’eusse détaillé davantage le succès de toutes les pièces de Molière, que je fusse entré avec plus de soin dans le jugement que l’on en fit dans le temps.

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