Entre 1663 et 1670, une véritable campagne de plume se mène contre les Dévots, de laquelle ne témoignent pas seulement des écrits oubliés, ni quelques passages des premières poésies de Boileau (alors ami et commensal des plus avancés « libertins »), où, parlant au Roi même, il dénonce assez vertement 17 « des faux zélés la trompeuse [p.905] grimace. »De ce mouvement deux documens subsistent, que nous ne saurions souhaiter plus illustres : Tartufe et Don Juan, — deux pièces dont aujourd’hui, après tant d’exégèses érudites et de commentaires pénétrons, le lien logique et la filiation apparaissent indiscutablement18; — deux pièces île combat, deux pièces « de colère 19, » amères d’une amertume qui « ne se contient pas, » « faites toutes deux pour exciter l’indignation et même la haine »contre les faux dévots. […] Olier menait alors grand train une énergique réforme des mœurs: l’Illustre Théâtre s’était vu déserté des « grands » comme des « petits, » parce qu’il était mis à l’index. […] II était devenu l’ami, le confident, il fut, dit-on, sur le point de devenir le secrétaire d’Armand de Bourbon, prince de Conti, frère de Condé et de Mme de Longueville, et de 1653 à 1656, « l’Illustre Théâtre, »parcourant le midi de la France, jouit de cette protection.