… Un grand peintre, avec pleine largesse D’une féconde idée étale la richesse Et fait briller partout delà diversité… Mais un peintre commun trouve une peine extrême A sortir dans ses airs de l’amour de soi-même : De redites sans nombre il fatigue les yeux Et, plein de son image, il se peint en tous lieux. […] mais parce que cette idée fausse, et comme vous le dites fort bien, si peu avantageuse à Molière, en a engendré une autre non moins incongrue : à savoir que ce. rôle d’Arnolphe est un rôle tragique et qu’Arnolphe, c’est-à-dire Molière, doit nous faire pleurer au cinquième acte.. […] cette idée étrange, émise par un ennemi de Molière dans un des plus sots pamphlets dialogues qu’ait fait éclore l’École des Femmes, cette idée a été reprise plus tard par des gens qui se disent ses admirateurs ; et tandis que le sieur Robinet en prenait texte pour reprocher à Molière de ne pas savoir son métier, ces amis de Molière en prétendent, au contraire, tirer parti pour le faire admirer davantage. — D’après eux, le comble du génie, pour un poète comique, c’est de faire pleurer ; pour un auteur tragique, c’est probablement de faire rire. Je le répète, l’idée n’est pas toute neuve. […] Pourtant l’idée survécut.