Il est honnête et plein de bon sens, en sorte qu’il se fait de l’honnêteté une idée élevée et pratique, qu’on peut dégager de l’ensemble de ses tableaux. […] Que tout cela soit fort réjouissant, nul n’en disconvient ; mais n’est-il pas funeste pour la morale de forcer, pendant deux heures, l’honnête spectateur à trouver plein de grâce et d’intérêt le plus insigne des voleurs et des fourbes ? […] N’est-il pas blessant de voir une honnête fille confier à ces directeurs là son honneur et son amour255 ? […] Que, pour comble, il charge de coups de bâton l’honnête maître dont il a volé l’argent et corrompu le fils262, nous rirons encore et toujours, en dépit de la morale oubliée, et nous ne pourrons nous empêcher d’applaudir au triomphe final de ce Prince des Fourbes, entouré de sa messagère Nérine, de ses lieutenants Carie et Sylvestre, et de la foule des pères, des fils, des amantes qui subissent la toute-puissance de son génie diabolique263.