/ 328
259. (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20

Noël, a raconté, dans un petit livre charmant, les souffrances morales du pauvre grand homme. […] Armande, on le voit, avait dû être merveilleusement douée ; les avantages qu’elle avait reçus de la nature primait même assez ceux de sa sœur Henriette, pour que ce fut à elle, Armande, que se fussent adressés tout d’abord les hommages de Clitandre, homme de cœur et de mérite ; mais ses manières hautaines son dédain affecté des sentiments les plus doux et les plus naturels : ses prétentions à une philosophie creuse, toute de montre et de pédantisme, et ses indécentes déclamations contre le mariage, et ses nœuds de chair, ses chaînes corporelles avaient fini par éteindre dans le cœur de son amant la passion que sa beauté y avait fait naître et c’est, blessé de ses mépris, qu’il avait reporté toutes ses affections vers la moins belle, mais plus aimable Henriette. […] À quelles tortures ne livre-t-elle pas le pauvre homme quand elle lui raconte ce ruban qu’Horace lui a pris, et qu’à sa demande, s’il n’a point exigé d’elle d’autre remède, elle répond : Non, vous pouvez juger, s’il en eût demandé, Que pour le secourir, j’aurais tout accordé. […] Certes, monsieur Tartuffe, à bien prendre la chose, N’est pas un homme, non, qui se mouche du pied… … non ; vous serez, ma foi, tartuffiée.

/ 328