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186. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Si le héros ouvre seul la scene, il faut qu’il expose lui-même son caractere ; ce qui n’est pas facile, parcequ’un homme, ne connoissant point ordinairement ses défauts, ses ridicules, ses vices, ou les voyant d’un œil indulgent, risque de ne pas se peindre avec toute la fidélité nécessaire en pareil cas, ou, ce qui est encore pis, de ne toucher presque point à son portrait qui est essentiel, & de faire celui de tout ce qui l’entoure, & qui nous intéresse moins. […] Si l’amour-propre, commun à tous les hommes, l’engage à se flatter, l’autre interlocuteur le redresse, & nous le peint au naturel. […] C’est un homme de bien, dit-elle, qu’il faut que l’on écoute. […] Dorine feint de ne le pas croire assez fou pour marier Marianne avec un homme qui n’a rien. […] Qu’on dise de ma part à mon maître-d’hôtel Que je ne trouve plus ma dépense assez forte ; Que cela déshonore un homme de ma sorte ; Que le ménage ici ne convient nullement.

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