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137. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

C’est à peu de chose près l’histoire de madame d’Escarbagnas, qui vient d’être racontée ici ; et l’on ne peut pas douter que ce ne fût celle de presque tous les provinciaux de son temps, qui avaient fait, comme elle, le grand voyage de Paris. […] Mais laissons Ménage et son erreur ; laissons l’apologie de Molière, que nous ne pouvons apprécier, puisqu’elle n’existe plus, et examinons la question en elle-même, telle qu’elle s’offre à nous, d’après la comédie que nous avons tous sous les yeux, et les détails avérés que l’histoire littéraire nous transmet sur l’abbé Cotin. […] Enfin, c’était un événement trop naturel, trop commun, que deux beaux esprits commençant un entretien par des louanges réciproques, et le finissant par des injures mutuelles, pour qu’il fallût absolument que la querelle entre Trissotin et Vadius eût été copiée d’après celle que Cotin et Ménage avaient eue ensemble ; et j’ajouterai que l’histoire littéraire, voulant indiquer le véritable type de la scène, semble hésiter entre quatre altercations toutes pareilles, dans l’une desquelles Molière lui-même figure comme acteur. […] La mort de ce grand homme se lie à l’histoire de cette excellente comédie : elle est comme un triste épisode de ce dernier acte de sa vie dramatique et théâtrale ; et l’on est forcé d’en mêler le récit douloureux au compte qu’il faut rendre d’un chef-d’œuvre de gaieté comique.

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