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85. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Il faut d’abord réserver, au moins pour mémoire, la part de ces mécontentemens, dont j’ai parlé plus haut, du monde bourgeois et courtisan. […] Dans un temps où l’incrédulité, relevant la tête, se prévalait de sympathies si hautes, il est bien probable qu’après que le scandale de 1600 eut dévoilé l’importance et le mystère du Saint-Sacrement, les rancunes et les appréhensions, provoquées à la ville et à la Cour par les agissemens indiscrets de la pieuse coterie, s’exprimèrent avec vivacité. […] Si Boursault écrit le Portrait du Peintre, c’est pour complaire à des gens « auxquels il ne pouvait rien refuser29. » Et Jean Loret, cette année-là même, déclare que s’il n’ose pas trop parler, « ni bas ni haut, » de théâtre, c’est qu’il en a reçu l’avis impérieux30. […] Singlin, « qu’un baptisé conserve soigneusement l’être divin qu’il a reçu, cela suffit. » Entre Marthe et Marie, ils n’hésitent pas. « Les charges et le monde engagent les hommes dans des occasions dont, à la vérité, ils peuvent revenir victorieux, mais toujours couverts de sueur et de poussière et quelquefois de blessures. » Donc, la sagesse chrétienne, c’est de s’abstenir, de monter et de rester sur les hauts lieux du recueillement spéculatif et du silence pénitent. […] Notons que le confrère de Bernières-Louvigny voyez plus haut) est l’auteur du Chrétien intérieur.

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