Le caractère français, qui se plie à toutes les variations de la mode, ne peut guère s’accorder avec l’originalité bizarre à laquelle s’abandonnent certains individus dans les pays où le bon ton, en décidant de tout, ne rend pas tout uniforme. […] Molière a, pour ainsi dire, entassé tous les genres d’avarice sur un seul personnage, et pourtant l’avare qui enfouit un trésor et celui qui prête sur gages ne peuvent guère être le même individu. […] Le but de l’auteur a été de peindre à fond un caractère ; mais les hommes ne parlent guère de leur caractère, et ils ne le font connaître que par les relations qu’ils entretiennent avec leurs semblables. […] Les esprits vifs et enjoués qui se vouent maintenant à ce genre sont peu connus hors de Paris, et ne s’en mettent guère en peine. […] C’est sans doute à cause des instructions d’utilité journalière (que Diderot donne une prééminence si peu méritée au drame sentimental et à la tragédie bourgeoise, deux genres qui toutefois sont dignes de quelque estime, et que l’on peut même traiter d’une manière vraiment poétique, quoiqu’on ne l’ait guère fait jusqu’ici.