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19. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Bien plus, prélats et moralistes ne se trompaient guère en voyant, je ne dis pas un indifférent, mais un ennemi dans l’homme qui écrivait Don Juan et Tartuffe. […] Je ne vois guère sous cet aspect le Molière jeune et ardent qui court les grands chemins de Languedoc : on n’engendrait pas mélancolie à Pézenas dans la société des Béjart. […] Quant à la maladie dont il souffrait, il n’est pas facile de le savoir exactement, et les médecins de notre temps ne s’entendent guère plus à ce sujet que leurs devanciers du XVIIIe siècle : l’un conjecture un anévrisme, un autre la phtisie. […] Je m’y suis risqué, cependant, mais après avoir demandé l’avis de personnes très compétentes ; je n’ai guère fait que développer leur sentiment, et je leur en rapporterais volontiers la responsabilité si elles ne désiraient garder l’anonyme. […] D’abord il n’avait guère le physique de l’emploi et, avec un tragédien, le public ne saurait prendre son parti de certaines imperfections.

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