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46. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

La cour et la ville goûtèrent ou subirent d’assez bonne grâce les leçons du poète, qui n’eut de lutte à soutenir que contre l’hypocrisie ; mais enfin il réussit à la démasquer en plein théâtre. […] Grâce à Dieu, nous n’avons pas à déplorer ce double avilissement. […] Ce qu’on appelle la naïveté de La Fontaine est surtout une grâce de malice, un déguisement de malignité ; c’est une certaine ingénuité sarcastique d’un esprit qui voudrait bien ne pas blesser et qui joue avec le trait qu’il ne décoche pas, mais qu’il montre en faisant mine de le sacrifier : c’est ainsi qu’il suppose qu’un moine est toujours charitable, et, qu’en parlant de l’animal perfide, il ne veut pas dire l’homme, mais le serpent.

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