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119. (1900) Molière pp. -283

. ; créatures primitives, en dépit des mœurs de civilisation avancée qu’elles partagent, et dont elles ne prennent pas le meilleur ; pétries de caprice, d’artifice et d’égoïsme ; en somme, malgré ce qu’elles montrent ou étalent de grâce légère ou de vive jeunesse, non moins redoutables qu’attrayantes, ou, tout au moins, pour qui sait réfléchir et prévoir, point désirables5. […] Tournez et voyez ces expressions comme vous voudrez, vous y trouverez langage et idées de village, comique absolu, humilité, passion entraînante, grâce touchante même, délicatesse, crédulité niaise, et tout ce qu’il faut qu’ait Charlotte en cette circonstance. […] Elles perdraient, à n’être qu’utiles, la grâce, qui est une de leurs plus incontestables qualités : il y a donc une théorie juste et très bien exprimée dans le vers : Il est bon qu’une femme ait des clartés de tout. […] Il y a une bonté naturelle qu’il faut recevoir du ciel en naissant, comme un don de la grâce divine, ou de la première éducation, comme un précieux héritage de famille, parce que tous les efforts les plus vifs et les plus soutenus ne sauraient ensuite nous y porter. […] L’industrieux Figaro, dans son ressentiment contre ceux qui ne s’étaient donné que la peine de naître, a tout détruit ; je regrette, messieurs, qu’il n’ait pas au moins sauvé du naufrage la grâce et les grandes manières d’Almaviva.

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