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20. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Aussi peut-on dire qu’il se soucioit peu d’Aristote et des autres maîtres, pourvû qu’il suivît le goût de ses spectateurs qu’il reconnoissoit pour ses uniques juges. […] Mais, disons la vérité, Moliere a corrigé des défauts, si l’on entend seulement par ce nom certaines qualitez qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût ou qu’un sot entêtement. […] Dans le Bourgeois gentilhomme, le Pourceaugnac, les Fourberies de Scapin, et les autres de cette nature, il a trop donné au goût du peuple pour les situations et les pointes bouffonnes. […] On prétend que le goût qu’il avoit pour la comédie le détermina à demander à Sa Majesté la permission d’entrer dans la troupe de Moliere98. […] Suivant cette idée générale, Moliere réünit à la hâte, dans différens intermedes, tout ce que le théâtre lui put fournir de divertissemens propres à flater le goût de la Cour.

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