On comprend dès lors ce langage de Clitandre : … Les femmes docteurs ne sont pas de mon goût, Je consens qu’une femme ait des clartés de tout ; Mais je ne lui veux point la passion choquante De se rendre savante afin d’être savante ; Et j’aime que souvent aux questions qu’on fait Elle sache ignorer les choses qu’elle sait : De son étude enfin je veux qu’elle se cache, Et qu’elle ait du savoir sans vouloir qu’on le sache, Sans citer les auteurs, sans dire de grands mots, Et clouer de l’esprit à ses moindres propos. […] Quel langage plein de force et de raison elle sait lui tenir pour le détourner d’un mariage aussi odieux que ridicule : Sachez que d’une fille on risque la vertu, Lorsque dans son hymen son goût est combattu ; Et qui donne à sa fille un mari qu’elle hait Est responsable au ciel des fautes qu’elle fait.