Personne n’eut à réclamer leur discrétion, par la bonne raison qu’ils ne purent pas même soupçonner qu’il y eût un secret à garder. […] Pendant les quatre premiers mois qui suivirent l’incarcération de Guichard, elle avait gardé le silence et ne s’était pas présentée comme témoin ; mais Lulli, qui n’était pas homme à négliger aucun moyen, eut assez de crédit pour obtenir de l’autorité judiciaire des lettres de monition qui furent lues au prône dans toutes les églises de Paris. […] Mais le judicieux auteur des Notes historiques sur la vie de Molière ne concluait point de ces erreurs (dont l’une au moins, celle qui concerne le comte de Guiche, est loin d’être certaine), il ne concluait point, dis-je, de ces erreurs à la pureté immaculée de celle dont elles attaquaient l’honneur ; surtout il se gardait bien de noircir le mari afin de mieux blanchir la femme. […] Je le veux bien ; mais, si elle était dans le secret, comment ce secret fut-il si bien gardé ? […] J’ai dit que le secret, si secret il y eut, fut bien gardé et qu’il n’en perça rien.