/ 194
88. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Il n’y a pas à balancer ; nous devons prononcer en faveur du génie. […] Ce sont des difficultés que Molière n’a pas vaincues, puisqu’elles étaient insurmontables, ou plutôt que nous devons juger telles, puisqu’il ne les a pas surmontées ; mais heureusement elles ne l’ont pas détourné de son entreprise : il les a bravées avec toute l’audace du génie, et le succès a couronné cette audace. […] Tandis qu’une foule d’envieux essayaient de troubler, par le concert de leurs censures ineptes, un succès dont l’éclat les désespérait, Boileau, non moins ardent à venger le génie des outrages de la médiocrité, qu’à punir la médiocrité elle-même de ses insolentes prétentions et de ses honneurs usurpés, Boileau adressait des vers consolants à Molière importuné par les détracteurs de son École des femmes, comme il en adressa dans la suite à Racine trop affligé des critiques qu’essuyait sa Phèdre. […] Notice historique et littéraire sur Le Mariage forcé Le Mariage forcé n’est point une production spontanée du génie de Molière ; c’est ce qu’on est convenu d’appeler un ouvrage de commande. […] Le génie de Molière n’a donc à revendiquer, dans Le Mariage forcé, que le mérite de l’exécution.

/ 194