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71. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Ici, Bourdaloue ne s’aperçoit pas qu’il parle exactement comme Molière : celui-ci, en effet, n’avait-il pas dit : Mais les dévots de cœur sont aisés à connaître ; Notre siècle, mon frère, en expose à nos yeux Qui peuvent nous servir d’exemples glorieux. […] » C’est le propre de la fausse dévotion et du cagotisme stupide de sacrifier la famille aux prétendus intérêts de Dieu, et Molière a saisi avec génie et exprimé dans des vers admirables ce trait profondément vrai : Et je verrais mourir frère, enfant, mère et femme. […] si vous saviez comme elle dogmatise sur la religion, cela vous ferait horreur… Elle trouve que votre frère a la simplicité de la colombe, il semble à sa mère : c’est Mme de Grignan qui a tout le sel de la maison et oui n’est pas si sotte d’être dans cette docilité. » Le chevalier de Sévigné lui-même, malgré sa docilité, était entraîné dans le courant des impiétés de la jeunesse : « Il est dans le bel air par-dessus les yeux ; point de pâques. ».

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