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169. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

J’accorde qu’il y a cette différence entre Sancho et lui qu’en sa qualité d’homme de génie il n’emprunte pas ses proverbes à la foule anonyme ; mais qu’il crée des proverbes ; qu’il ne prend pas à son compte les maximes de la sagesse des nations ; mais qu’il lui en fournit. […] » Tels qu’ils sont, ils se montrent ; ils font ressortir, ils mettent dans son jour la complaisance universelle et un peu vile de Philinte, l’égoïsme féroce d’Arnolphe, la sottise de Monsieur Jourdain, les minauderies prétentieuses d’Armande ou la préciosité solennelle de Philaminte. » Je remarque ici que la théorie ne doit pas être très sûre puisqu’elle ne produit pas, puisqu’elle ne fournit pas des jugements concordants sur les personnages, puisque, toujours en s’appuyant sur elle, on nous range le même personnage, tantôt parmi les servants de la nature, tantôt parmi ceux qui la contrarient. […] Mon pauvre Marquis, nous lui en fournirons toujours assez… Crois-tu qu’il ait épuisé dans ses comédies tout le ridicule des hommes ?

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