Est-il un accessoire plus propre à mettre en jeu, à faire valoir et en même temps à punir les folles prétentions de cette provinciale, que la naïve rusticité de ces deux valets, qui, n’ayant pas fait le voyage de Paris, parlent et agissent tout comme auparavant, ne peuvent plus comprendre leur maîtresse, et ne savent plus comment la servir ? […] Trissotin vient, comme Mascarille, lire ses sottises rimées à des folles qu’elles font pâmer de plaisir ; et, comme lui encore, il leur présente un de ses amis, qui n’est pas moins impertinent que lui, et conséquemment n’est pas accueilli avec moins de faveur : il n’y a qu’une différence, et elle est peu considérable, c’est celle qui existe entre deux laquais travestis en hommes de qualité, et deux auteurs qui déshonorent leur profession. […] Il n’est pas impossible qu’il existe une folle telle que Bélise ; mais ce serait la manie d’un individu, et non le travers d’une espèce : le théâtre ne doit point représenter ce qui ne peut se trouver dans le monde que par accident.