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118. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Orgon tout seul avec MmePernelle, aussi folle que lui, demeure pour soutenir l’honneur du nom chrétien. […]  » Philinte donc, dans les coulisses du théâtre, était considéré comme le vrai sage, le parfait homme de bien, qui montre que son âme est égale à la justice et qui ramène tout à la saine mesure de l’indulgente raison, après que les belles indignations d’Alceste ont jeté leurs généreuses mais folles fumées. […] Or, qui sera jamais l’ami de Célimène, et quel galant homme deviendra fou jusqu’à se résoudre d’épouser une femme dont il ne voudrait ni ne pourrait être l’ami ? […] Comme Célimène, il calcule, il se demande s’il sera heureux ; comme elle craint d’affronter son humeur farouche, il refuse d’affronter son humeur coquette ; et cette belle flamme, tout à l’heure si folle et si éloquente, tombe là-dessus tout à plat. Alceste cesse à la fois d’être fou et d’être généreux ; il prouve par ce dernier trait que ce qu’il aime par-dessus toute chose, ce n’est pas la justice ni Célimène, mais lui-même.

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