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113. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Ce que Molière a mis admirablement en lumière c’est la méchanceté de l’homme à bonnes fortunes, qu’elle soit cause ou qu’elle soit effet et que ce soif la méchanceté qui ait inspiré au méchant le besoin de conquérir cœurs pour les torturer ou que Ce soit l’habitude des bonnes fortunes, qui ait donné au séducteur une certaine dureté constatée mille ibis. […] Toutes ces belles raisons de sympathie, de force magnétique et de vertu occulte sont si subtiles et délicates, qu’elles échappent à mon sens matériel, et, sans parler du reste, jamais il n’a été en ma puissance de concevoir comme on trouve écrit dans le ciel jusqu’aux plus petites particularités delà fortune du moindre homme. […] N’a-t-il pas ces lâches courtisans de la faveur, ces perfides adorateurs de la fortune, qui vous encensent dans la prospérité et qui vous accablent dans la disgrâce ? […] L’éclat d’une fortune en mille biens féconde Fera connaître à tous que je suis ton support, Et je mettrai tout le monde Au point d’envier ton sort. […] Ou bien l’extraordinaire facilité qu’il a trouvée dans le maniement de sa dupe a mis en liberté ses passions autres que la passion ambitieuse, et en même temps qu’il met la main sur la fortune d’Orgon et obtient la main de sa fille, ce qui ressortit à son ambition, il convoite sa femme ce qui ne concerne que sa luxure.

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